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PARTIE 1 — Le crayon du flou
Tout a commencé au lycée.
J’étais en seconde générale, paumé comme souvent. Je ne savais pas quoi faire de ma vie. Puis un été, un peu par hasard, j’ai commencé à dessiner. Et franchement, pour l’époque, je trouvais ça pas trop mal. C’était pas du grand art, mais c’était le premier truc que je faisais qui me donnait un peu de plaisir, un peu de fierté. Alors je me suis dit : "Pourquoi pas en faire quelque chose ?"
Dans mon lycée, il y avait une section artistique.
Alors j’ai charbonné. J’ai dessiné, dessiné, encore et encore, juste pour avoir assez de travaux à montrer.
Aujourd’hui, je me dis que c’était franchement pas beau.
Mais ça a suffi.
J’ai sauté la première année, je suis passé direct en CAP.
Je l’ai eu tranquille. Puis est arrivé le BMA — Brevet des Métiers d’Art, en deux ans. Une période intense. J’étais souvent à l’écart, sauf avec un petit groupe de filles — les seules personnes vraiment bienveillantes dans ma classe. On tenait bon ensemble, c’était nos bulles d’air.
Mais vers la fin, tout a dérapé.
Le Covid est arrivé. Et moi, je me suis éteint.
Je saurais pas dire si c’était un burn-out, mais quelque chose s’est brisé dans ma tête. Un déclic.
"J’en peux plus. Stop. J’arrête."
Il ne me restait qu’un seul truc à rendre : un dossier de 30 pages. C’était tout ce qu’il fallait pour valider mon bac.
Mais j’avais plus la force. J’avais la flemme, mais pas la petite flemme. La vraie fatigue.
J’ai pas rendu le dossier. Et j’ai raté mon bac.
D’un rien.
J’aurais pu avoir une mention. Peut-être même une belle. Mais la vie, à ce moment-là, m’a mis sur pause.
PARTIE 2 – L’année en suspension
Après cet échec, j’ai décroché.
Je suis entré dans une sorte de vide. Je crois que j’ai pris une année sabbatique, mais même ça, c’est flou. Les souvenirs se mélangent. Tout ce que je sais, c’est que j’étais dans une zone grise. Entre deux mondes.
Pas étudiant. Pas vraiment actif. Juste... là.
Puis j’ai bossé.
Trois mois en CDD dans une boîte où j’avais déjà fait des stages, en tant que graphiste.
C’était cool. Je me sentais légitime. J’apprenais.
Et puis, un jour, ils m’ont dit que c’était fini.
Officiellement à cause du Covid. Pas assez de budget.
Mais entre nous, j’y crois moyen.
Je pense juste qu’on voulait économiser.
Mais bon, c’est comme ça.
Je suis sorti de là un peu sonné. Pas brisé, mais épuisé.
Je me revois appeler Sosa.
Je lui dis :
"Frérot, j’sais pas ce que je fous. J’en ai marre. J’suis fatigué."
Et lui, il me balance pareil.
Même galère, même ras-le-bol.
Alors on s’est posé une question toute bête :
"Qu’est-ce qu’on aime vraiment faire ?"
Et puis à la suite de ça.
Après cette période d’incertitude, après le bac, après la pause…
On s’est retrouvés, mon frère et moi, à refaire le même constat :
on n’avance pas, on a du talent, mais on l’utilise pas vraiment.
Lui, il kiffait la photo. Moi, j’venais du graphisme.
Et même si j’avais laissé tomber un moment, je savais que c’était là, en moi.
J’avais passé des années à toucher à tout : dessin, mise en page, typographie, identité visuelle.
J’avais appris à capter une ambiance, une intention, une émotion… sans avoir besoin de mots.
Alors on a décidé de recommencer à zéro.
Créer quelque chose de nous, à notre image.
Au départ, c’était Sosa Pictures, une bannière commune, une tentative un peu floue de mélanger nos univers visuels.
Puis on a changé.
On a cherché une vraie direction artistique. Un nom, un sens, une identité.
C’est là que YSERÆON est né.
J’ai voulu que ce nom raconte le mouvement, l’énergie, la fluidité, comme un courant d’eau qui traverse le temps.
Inspiré d’"Isère", la rivière. Mélangé à "Aion", le temps éternel, le cycle, l’invisible.
YSERÆON, c’était plus qu’un nom.
C’était un manifeste visuel. Une façon de dire qu’on allait créer des images qui traversent les âges, qui portent une symbolique, une émotion, un souffle.
Et pour incarner ça, on a choisi le phénix.
Parce que tout ce qu’on faisait, c’était ça : mourir à l’ancien, renaître à notre façon.
Une DA qui parle d’évolution, de puissance, de renaissance permanente.
J’ai repris les rênes de la création visuelle. Les logos, les palettes, les textures, les univers.
J’ai mis des mots sur des formes. Et des intentions dans des couleurs.
À partir de là, j’ai su que je voulais diriger des univers graphiques, raconter des histoires avec des visuels, marquer les esprits avec du sens et du style.
YSERÆON, c’était notre feu.
Moi, je voulais lui donner sa forme.

PARTIE 2 – L’adrénaline graphique au service de la passion
Parfois, t’attends pas qu’on te donne une chance.
Tu la crées toi-même.
En décembre 2024, avec mon frère, on a découvert qu’un membre de la communauté Karmine Corp organisait un event basket communautaire à Hoop Factory, en marge du KCX.
On l’a contacté direct : lui proposer nos services photo, notre savoir-faire graphique.
On voulait faire partie du moment, contribuer, poser notre empreinte.
Moi, Sola, ce jour-là, j’étais pas seulement là pour assister à l’événement.
J’étais là pour en extraire une image. Une énergie. Une identité visuelle.
Et c’est comme ça qu’est née l’affiche KC Airball.
Un visuel qui claque, pensé comme une affiche de film.
Le maillot iconique de la KCorp, le ballon de basket serré dans les mains, une typo tranchante, tendue, presque nerveuse.
Un mot : "AIRBALL", répété, étiré, comme un écho visuel.
Et ce logo KC retravaillé en orange flamboyant, comme un cri dans le silence.
Je voulais faire ressentir la tension du moment, l’attente, l’impact.
Graphiquement, j’ai pris un plaisir fou à tout composer. J’ai bossé chaque couche, chaque contraste, comme si c’était une affiche officielle, parce qu’au fond... je la voulais digne de l’être.
Mais c’est pas tout.
Dans la foulée, j’ai créé une autre affiche non officielle : cette fois, pour un des Majors de Rocket League, pendant lequel la Karmine Corp a brillé.
Je voulais rendre hommage à l’équipe, à leur parcours, à leur identité visuelle unique.
Et j’ai décidé de faire une affiche dédiée à Vatira, l’un des joueurs phares.
Une affiche intuitive, très instinctive.
J’ai tout fait pour garder le flow brut de la KCorp, ce côté explosif, presque street.
Le fond est texturé, vibrant, presque en mouvement.
La typo "GAME DAY" est sauvage, presque griffonnée — comme si l’émotion du jour de match s’était imprimée d’un coup de pinceau nerveux.
Et cette petite couronne blanche posée sur sa tête... c’est pas juste un clin d’œil.
C’est un statement : ce gars-là, ce jour-là, c’était un roi.
J’adore cette affiche.
Elle a tout ce que j’aime dans le graphisme : la spontanéité, l’intensité, la symbolique, la culture.
Et même si ces créations étaient non officielles, elles représentaient exactement ce que je voulais faire :
fusionner mon amour du visuel, de la compo et de l’univers esport, pour créer quelque chose qui a du sens, qui reste, et qui vibre.





PARTIE 3 – YSERÆON : créer une entité visuelle, vivante et intemporelle
À un moment, j’ai arrêté de vouloir "faire du graphisme".
J’ai commencé à vouloir bâtir un monde.
Quand on a décidé de relancer notre projet sous une nouvelle identité, je voulais que ça aille bien au-delà d’un logo. Je voulais une vraie DA cohérente, une aura graphique qui raconte quelque chose — même sans parler.
C’est comme ça qu’est née YSERÆON.
L’intention derrière le nom
J’ai voulu que ce nom porte en lui-même une vibration.
"Yser", pour évoquer la rivière, le flux, la transmission.
"Aeon", pour l’éternité, le temps cyclique, le mystique.
YSERÆON, c’est pas juste un nom.
C’est un courant visuel et créatif, qui traverse les époques, comme une entité intemporelle.
L’ADN graphique
J’ai construit l’identité autour d’un symbole fort : le phénix.
Il incarne notre renaissance, notre capacité à nous réinventer, à revenir plus fort.
Mais pas n’importe comment.
Ce phénix, je l’ai voulu fièrement dressé, en mouvement, entre puissance et élégance.
C’est l’emblème de ce qu’on devient : audacieux, affirmés, mais enracinés dans une vision noble.
Le blason circulaire est là pour évoquer la tradition, le prestige, l’appartenance.
La version secondaire, plus minimaliste, traduit la modernité et l’adaptabilité.
Les déclinaisons couleurs ? Pensées comme des niveaux d’intensité visuelle.
Du rouge profond pour la passion,
du noir pour la prestance,
du doré pour l’aura,
et des touches de blanc pour laisser respirer l’ensemble.
Une charte vivante
Tout est pensé pour être modulable, cohérent, puissant.
Chaque usage a été anticipé :
Réseaux sociaux
Slides de DA
Présentations premium
Packaging
Signatures visuelles
Supports administratifs
Mais surtout, chaque support raconte la même histoire.
Parce que pour moi, une bonne direction artistique, c’est pas juste esthétique.
C’est identitaire.
YSERÆON, c’est la synthèse de mes influences :
Le raffinement du luxe,
l’intensité de l’esport,
la force symbolique du mythe,
et mon obsession pour les détails qui ont du sens.
Ce projet, c’est plus qu’un logo.
C’est mon langage visuel.
Celui dans lequel je me raconte,
et dans lequel j’emmène les marques qui me font confiance.























Quand on a commencé à préparer notre entretien avec MJM, j’ai demandé à Sosa un truc simple :
"Invente-moi des marques fictives pour que je puisse créer des identités visuelles."
Il est revenu avec des histoires complètes.
Des récits. Des personnages. Des héritages.
Et parmi toutes les marques imaginées, une m’a bouleversé : Hermance.
Hermance, une marque inventée... mais profondément réelle pour moi
L’histoire m’a parlé direct :
Maëlle, une jeune femme du Sud de la France, élevée entre les mains usées de son père agriculteur et les soins naturels de sa grand-mère Hermance.
Plus tard, elle poursuit des études scientifiques en formulation cosmétique.
Et un jour, elle décide d’unir le savoir ancestral et la rigueur de la science dans une marque de soin botanique, éthique, sensorielle.
Elle l’appelle Hermance.
En hommage à cette femme qui lui a tout transmis, sans diplôme, sans école — juste avec des gestes, des infusions, des silences.
Et moi, en lisant ça, j’ai su exactement ce que je voulais faire graphiquement.
Créer un univers doux, enraciné, vivant
J’ai construit la DA de Hermance autour de la mémoire et du soin.
Une camomille stylisée comme emblème : douce, accessible, apaisante.
Une palette de verts, jaunes doux, bruns naturels : comme un jardin en fin d’été.
Des motifs floraux et des textures organiques : pour rappeler le papier ancien, les herbiers, les cahiers de recettes.
Une typographie élégante mais sobre, entre raffinement ancien et accessibilité contemporaine.
Chaque slide est pensé comme une page de mémoire, un moment suspendu.
Une identité visuelle enveloppante, rassurante, qui donne envie de ralentir.
Le plus important ? C’est que j’ai ressenti quelque chose.
J’ai pris un plaisir immense à créer Hermance.
Parce que ce n’était pas juste du design.
C’était de l’émotion traduite visuellement.
J’ai pensé à mes propres souvenirs, aux personnes qu’on perd, mais qui restent dans nos gestes, nos projets, notre vision.
Hermance, c’est une marque fictive.
Mais pour moi, c’était un vrai projet de DA, avec un sens fort, une symbolique, un style assumé.
Et aujourd’hui, je suis fier de dire que je peux créer ce genre d’univers de A à Z, en partant de rien, juste d’une intention.
PARTIE 4 – Hermance, une direction artistique qui soigne

PARTIE 5 – Quand le design traverse les mondes
Ce projet-là… je l’ai pas juste "réalisé", je l’ai vécu.
Quand Sosa a shooté cette paire de Jordan 1 x Across the Spider-Verse, j’ai tout de suite vu plus qu’un produit.
J’ai vu un mythe visuel, une passerelle entre deux légendes :
Michael Jordan, figure iconique de la performance,
et Miles Morales, symbole de jeunesse, de différence, de renouveau.
Je voulais créer un univers graphique à la hauteur de ce crossover.
Créer une affiche comme une couverture de magazine culte
J’ai composé l’affiche comme un visuel de campagne officielle.
Une accroche forte : YSERÆON – The Greatest.
Et un visuel central puissant : le dos de Jordan, le #23 en éclat, comme une explosion du passé qui fusionne avec l’énergie du présent.
Autour, j’ai injecté des textures dynamiques, des éclats visuels, des typographies ciselées.
Je voulais que ça tape. Que ça raconte. Que ça vive.
J’ai utilisé un rouge profond et des nuances sombres pour rappeler l’univers Spider-Man, mais aussi pour ancrer le design dans une esthétique premium, presque cinématographique.
La phrase de fin, c’était pas du décor. C’était ma vibe.
"Avec ces Jordan, j’ai l’impression de pouvoir tout faire."
Cette citation, c’est pas juste un slogan stylé.
C’est ce que je ressens quand je crée.
Quand je suis aligné avec l’univers, les visuels, les références, et que tout prend vie.
Un projet de DA complet, de la photo au visuel final
J’ai travaillé ce projet comme une vraie collaboration entre photographe et directeur artistique.
Sosa a capturé la matière, la lumière, la présence.
Moi, j’ai construit l’univers narratif et visuel autour.
Et c’est ça qui me fait vibrer :
transformer une simple paire de sneakers en icône visuelle.
Créer des ponts entre les références, entre le sport, la pop culture, l’esthétique urbaine et la DA de marque.
Ce projet-là, c’est pas juste du graphisme.
C’est ma vision du design storytelling.




YSERAEON PHOTO © All rights reserved - 2024
YSERAEON VISUEL © All rights reserved - 2024
Sola (Graphiste) : 06 17 34 49 96
Sosa (Photographe) : 06 48 69 55 10